Coline Louber  est d'abord une glaneuse.
       Elle glane à la lisière de la mer et de la terre des  bois flottés,  dans le lit des rivières,  tout au long des chemins et dans les sous-bois,  des végétaux sculptés par le temps.  Elle glane dans les villes à la tombée de la nuit lorsque les rebuts de nos consommations n'ont plus de valeur pour nos imaginaires et que nous les naufrageons à la porte de nos habitations.

     Tout est bon pour Coline lorsqu'il s'agit de donner une nouvelles vie à ces objets trouvés : clous rouillés, morceaux de fer en décomposition,  volets ayant protégé la vie de plusieurs générations,  meubles bancales avec leurs nombreux tiroirs.
Se promener avec Coline s'est aussi s'arrêter pour récupérer la peinture d'une porte qui s'écaille,  ouvrant avec ce simple morceau de déchet,  notre imaginaire sur des paysages aux horizons lointains.
      C'est à partir de là que Coline  fait revivre tous ces objets en leur donnant l'espace et  le volume d'une ville avec ses habitants. Parfois,  c'est aussi la profondeur de l'océan sous la quille d'un bateau en perdition avec toutes les peurs de ses passagers errants, futurs disparus anonymes.  Mais sur ces embarcations ils ont aussi l' espoir d'arriver dans un port pour vivre un peu mieux à l'orée de nos villes sur les restes de nos vies.
        Les couleurs de toutes ces œuvres restent celles de l'instant de leur découverte,  sans ajout,  tout en nuance,  riches d'eux-mêmes, de leur âge.

                   

                                                                                                                                       Patrice Leterrier La Tannerie Houdan 2013




regards croisés  

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